Lutte contre le réchauffement climatique : engagement des pays des BRICS et retrait des États-Unis !

26-11-2025

Lutte contre le réchauffement climatique : engagement des pays des BRICS et retrait des États-Unis !

La COP30, la Conférence des Parties sur le climat qui s’est tenue au Brésil du 10 au 21 novembre 2025, s’est achevée sur un bilan à la fois positif et négatif : les États ont adopté un consensus minimal, sans plan contraignant pour éliminer les énergies fossiles, mais avec quelques avancées symboliques et des engagements volontaires concernant l’adaptation climatique et la coopération internationale.

Le texte final, baptisé « mutirão » (qui signifie « effort collectif »), n’impose pas de feuille de route claire pour sortir des énergies fossiles, malgré la pression de plus de 80 pays. À la place, il lance une initiative volontaire permettant aux pays qui le souhaitent de coopérer pour réduire davantage leurs émissions de carbone, avec pour objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Cette approche, jugée trop faible par de nombreux acteurs, n’est pas contraignante pour les grands producteurs d’hydrocarbures et n’évoque pas explicitement la sortie des combustibles fossiles, ce qui a déçu les pays les plus vulnérables ainsi que les ONG environnementales.

Les États-Unis, influencés par les climatosceptiques et dirigés par le président Trump, continuent de boycotter la Conférence des Parties, estimant que le changement climatique est « la plus grande fraude jamais commise contre le monde » ! Cette position n’a aucun fondement scientifique et vise uniquement à défendre les intérêts des géants du pétrole, dont les États-Unis sont désormais le premier producteur mondial.

Le retrait de cette puissance globale de la COP a ouvert la voie à la Chine, qui s’impose comme leader de la transition énergétique avec ses partenaires du bloc des BRICS, notamment le Brésil et l’Inde. La Chine, qui a déjà annoncé une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre comprise entre 7 % et 10 % d’ici 2035, apparaît comme l’acteur le plus crédible dans la dynamique climatique. Soutenu par ses investissements massifs dans l’économie verte, l’Empire du Milieu dispose d’une avance confortable. Dans les domaines du solaire, de l’éolien, des véhicules électriques et des batteries, les Chinois occupent la première place mondiale.

Les plus vulnérables, les moins responsables.

Il convient de rappeler que les pays industrialisés sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. La Chine est en tête avec 30 %, suivie des États-Unis (11 %), de l’Inde (8 %), de l’Union européenne (6 %) et de la Russie (5 %). Ensemble, ces pays produisent 60 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ! Et 80 % de ces émissions proviennent des énergies fossiles. On comprend alors la mobilisation du « Sud global », qui subit les effets néfastes de ces émissions sans en être responsable. « Nous contribuons à moins de 1 % des émissions mondiales et pourtant nous souffrons plus que les autres », dénonce Lina Yassine, déléguée du Soudan et porte-parole du groupe des 44 pays les moins avancés.

L’adaptation concerne la réduction des dommages humains et économiques liés aux vagues de chaleur, aux inondations ou aux sécheresses. Il s’agit, par exemple, de développer des cultures plus résistantes à la chaleur ou de créer des îlots de fraîcheur dans les villes. Mais ces politiques avancent lentement, car ce sujet a toujours été la « portion congrue » des politiques climatiques. D’où la nécessité d’une « justice climatique », qui doit se traduire par un transfert de ressources des pays industrialisés vers les pays en développement. Cette question revient à chaque COP sans trouver d’application concrète.

À cet égard, la Conférence du Brésil a réalisé un progrès notable. L’une des principales avancées est la demande de doubler les aides financières destinées à l’adaptation climatique dans les pays en développement d’ici 2035. Cela pourrait représenter un objectif de 120 milliards de dollars par an, malgré un calendrier encore flou. Ce point constitue une avancée importante car il reconnaît la nécessité d’aider les pays les plus exposés aux effets du changement climatique, mais il reste à voir si les financements seront réellement mobilisés à cette échelle.

La conférence a également introduit une nouveauté : pour la première fois, les tensions commerciales liées à la transition écologique (comme la taxe carbone aux frontières) seront débattues dans le cadre d’un dialogue triennal au sein des négociations climatiques. Un succès pour la Chine et d’autres pays émergents, qui cherchent à éviter les barrières commerciales unilatérales. Par ailleurs, plusieurs pays ont pris des engagements volontaires concernant la réduction du méthane, le développement de carburants durables et la sortie progressive du charbon, y compris la Corée du Sud.

L’Union européenne et plusieurs États insulaires ont exprimé leur déception face à l’absence de mesures contraignantes, qualifiant la Conférence du Brésil de « COP des BRICS » et soulignant que le multilatéralisme climatique reste fragile. Pour le Brésil, la présidence de cette COP constitue un succès diplomatique puisqu’elle a permis de maintenir le consensus international malgré des divergences profondes. Toutefois, la pression monte pour la COP31, où la question de la sortie des énergies fossiles devra être abordée de manière beaucoup plus ferme.

Le Maroc et sa diplomatie climatique.

Par ailleurs, durant la Conférence du Brésil, le Maroc — qui avait déjà accueilli la COP de Marrakech en 2016 — a réaffirmé son engagement en faveur d’une transition climatique équitable pour les pays en développement, de la défense de l’approche sectorielle, de la mobilisation des financements climatiques ancrés dans les territoires, et du renforcement de la coopération Sud-Sud. Il a également présenté une nouvelle version de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN 3.0), intégrant les dimensions économiques et sociales de l’action climatique, tout en soulignant l’importance de l’éducation, du sport et de la jeunesse dans cette transition.

Avant la séance plénière finale, le scientifique brésilien Carlos Nobre a lancé un avertissement sévère :

« L’usage des énergies fossiles doit chuter à zéro d’ici 2040-2045 au plus tard pour éviter une hausse catastrophique des températures pouvant atteindre 2,5 °C d’ici le milieu du siècle. Ce scénario entraînerait la quasi-disparition des récifs coralliens, l’effondrement de la forêt amazonienne et une fonte accélérée de la calotte glaciaire du Groenland.



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